L’histoire du Cadre noir a été mise en ligne récemment à travers Les repères historiques de l’ENE Cadre noir, document établi par le ministère des Sports : auteur Michel Chauveau membre du Comité histoire de ce ministère. Nous mettons ici ce document de référence en lien.
Les textes fondateurs du Manège de Saumur, nom d’origine de ce qui deviendra, au fil des ans cette appellation familière de Cadre noir mentionnée pour la première fois en 1896 sous la plume du Baron de Vaux puis, dans le Sport universel de 1900 (en savoir +), enfin cité par Charles Péguy en 1913 : « comme le fameux cadre noir de Saumur » . Il faudra longtemps pour que l’expression puisse être officielle : d’abord utilisée par le colonel de Saint-André dans l’entête de son papier à lettre, il faudra attendre un décret du ministère des Sport en 1986 ! afin de protéger la marque Cadre noir utilisée alors trop facilement.
Les plaques du Manège, qui mentionnent les noms et dates de présence des Ecuyers, sont toujours en place dans les anciennes écuries du Manège, près de l’Ecole de cavalerie, face à l’ancien manège des Ecuyers (Une copie des noms a été faite pour le hall du Grand manège de l’ENE). Les plaques des Maîtres et sous-maîtres précisent également les noms lorsque des sous-officiers ont complété l’effectif des Ecuyers. Voir : L’appellation Cadre noir.
Le Cadre noir c’est une histoire de deux siècles, mais aussi la constitution d’une « doctrine » dont l’histoire témoigne des évolutions et des éléments majeurs et liés en particulier à l’équitation française, ainsi que s’est constituée l’Ecole française qui a permis récemment une reconnaissance officielle de l’Equitation de tradition française dont le Cadre noir est un des éléments les plus représentatifs.
Selon le colonel de Saint-André : « La doctrine équestre française « peut se résumer en deux principes, énoncés par le général L’Hotte : le premier stipule que le cheval doit être « calme, en avant, droit ». Le second principe dit que la maîtrise des forces du cheval nécessite de « marier intimement l’impulsion à la flexibilité élastique des ressorts », ce qui rejette tout travail en force. »
Un colloque en 2004 : Saumur, la doctrine a précisé ces éléments voir : page colloques
Plus tard Les Rencontres de l’Equitation de tradition française (2014-2015) ont permis de poursuivre la réflexion par de nombreuses communications.
Livres sur le Cadre noir : les ouvrages de référence
Les textes fondateurs du Manège de Saumur (Cadre noir) permettent de comprendre l’origine et l’évolution d’une institution qui fut longtemps dans la Cavalerie et récemment s’ouvrit au monde civil en lien avec la Fédération et le développement des sports équestres. Les écuyers, maitres et sous-maitres ont contribué à former le corps enseignant de l’équitation en France.

Napoléon avait dans une note dès 1807 souhaité structurer la formation des officiers de sa cavalerie, il essayera Saint Germain qu’il fermera lors d’une inspection puis ce sera la mise en en place d’une Ecole à Saumur.
L’ouverture remonte à 1815, et s’appuie sur les directives de Napoléon, mais déchu en 1814 c’est Louis XVIII décrètera la mise en place à Saumur d’une Ecole d’instruction des troupes à cheval. Des écuyers civils constituent dès l’ouverture le cadre spécialisé dans l’équitation, ils sont sous l’autorité de Cordier. La conspiration bonapartiste du général Berton a conduit à la fermeture de l’Ecole et à son exécution (En savoir +).
C’est à partir de 1828 que l’Ecole de cavalerie présentera un Carrousel sous la direction de Monsieur Cordier, Ecuyer commandant, pour mettre en avant la valeur de l’enseignement des écuyers du Manège et des instructeurs militaires de l’Ecole.
Selon le témoignage de Pierre-Antoine Aubert dans son « Traité raisonné d’équitation, d’après les principes de l’école française », un sauteur fut présenté dans la pure tradition de Versailles.
Les 2 quadrilles de 16 officiers élèves évoluaient au son des musiques et fanfares, entrainant l’admiration de la Duchesse de Berry. Charles Aubry a immortalisé le salut des lances. Il n’y avait pas à l’époque de reprises des Ecuyers ni de Sauteurs ; le « spectacle » s’est terminé par une charge. Le succès fut total et le nombre de visiteurs fut estimé à 15 000 selon le Moniteur universel.
Les étapes de l’organisation de l’Ecole de Saumur est connue à travers les archives du ministère de la Défense (Vincennes) mais aussi par les ouvrages notamment celui du commandant Picard (1889), et de manière détaillée dans les 650 page du livre L’équitation en France de Charles Duplessis, ouvrage préfacé par le général L’Hotte et paru en 1892.
D’autres ouvrages ou articles par exemple Musany (1892) mais aussi à travers les mémoires du général L’Hotte : Un officier de cavalerie (1905). En 1900 lors des JO de Paris, un Carrousel est présenté, il sera fait à cette occasion l’utilisation de l’expression « Cadre noir », une première.
Plus récemment des études comme celle d’Aurélien Conraux (Ecole des Chartes – 2004 et 2012) ou des textes de synthèse comme celui du général Durosoy sur l’Ecole de cavalerie et surtout du colonel de Saint-André « Si le Cadre noir m’était conté ».
Trois grands écuyers du Manège de Saumur :
Wattel, Decarpentry, Danloux. Par le Cel Challan-Belval et le Cel Lesage (lien).
Souvenirs sur le Cel de Montjou par le Gal Laffond (lien)
En écrivant dans Le Cadre noir, paru chez Julliard, un important chapitre intitulé Doctrine et méthodes, le colonel de Saint-André, interrogeant l’histoire, cherchant à pénétrer la constitution de cette tradition équestre française, évoque les grands courants qui confluent vers cette conception moderne de l’équitation sportive donc la compétition, aspect essentiel développé par le général Durand sous le titre « Patrimoine et évolution » dans ce même ouvrage où il rapporte notamment la position du commandant Wallon sur le sujet de la compétition à l’Ecole de Saumur. Ce livre reste l’ouvrage de référence sur le Cadre noir.

L’institution qui s’est constituée progressivement à connu des moments difficiles avec les guerres (1870, 1914, 1939) et plus récemment confrontée à la mécanisation de l’Arme blindée, cavalerie posant la question de la suppression du Cadre noir (En savoir +). En 1970 un Livre blanc fut réalisé pour sauver le Cadre noir, et le maintenir à Saumur en créant autour de lui une école civile. (En savoir +)
L’institut national d’équitation fut la structure (En savoir +) qui fut créée en 1968 (En savoir +) comme étape vers l’Ecole nationale d’équitation.
L’histoire du Cadre noir présentée en images et documents lors d’une conférence intitulée « Entre ruptures et continuités. Le Cadre noir de l’Ecole de cavalerie à l’Ecole d’équitation ». Sont rappelées en 20 minutes les grandes étapes qui ont marqué le Manège de Saumur depuis sa création jusqu’à l’Inscription de l’Equitation de tradition française au patrimoine mondial de l’Unesco, en 2011 (voir la conférence).
Les dates clé du Manège de Saumur (Cadre noir) sont : 1815, 1825, 1968, 1972 et 2010 pour lesquelles l’historique établi par le Comité Histoire du Ministère des Sports précise les textes et faits marquants, (en savoir +). L’année 1825 a été choisie pour commémorer l’officialisation des débuts du Manège/Cadre noir de Saumur.



Les Ecuyers en chefs du Cadre noir chronologie, dates, titres et grades (lien).
Tradition et modernité : Le Cadre noir par Pierre Durand ancien Ecuyer en chef (lien).
Les Ecuyers auteurs XIX°, XX° et XXI° siècle (lien)
Participations aux JO des Ecuyers du Cadre noir (lien).
Les principes de l’Ecole française ont été définis par le général L’Hotte (lien). Ils sont présents aussi dans les ouvrages des Grands auteurs et particulièrement ceux des Ecuyers en chef du Cadre noir : Lt-colonel Margot, colonel de Saint-André et le général Durand.
Voir ci-après Bibliographie