Les JO comme fait culturel majeur : des débuts à Paris 2024.
La culture équestre moderne est largement influencée par le rétablissement des Jeux olympiques à partir de 1896 (voir ci-après). L’année 2024 va être l’occasion de rappeler les étapes, conditions et faits de l’histoire mondiale de l’olympisme moderne et tout particulièrement ce qui concerne les disciplines équestres : leur création, réglementation et évolution. Disciplines qui ont eu une existence avant même que ne soient créées, sous l’impulsion de Pierre de Coubertin, des fédérations équestres nationales en 1921 et permettre l’existence formelle d’une Fédération équestre internationale, en novembre 1921 à Lausanne, ceci en vue les JO de Paris 1924. Cette construction progressive des sports équestres mérite d’être rappelée ici car les débuts en sont souvent mal connus, voir porteurs d’idées fausses. En France la Fédération nationale des sports équestres sera l’émanation, dès 1921, de la Société hippique française créée en 1865 !
Cette histoire de l’olympisme sera en particulier l’objet de cette page qui mettra en ligne régulièrement des documents relatifs à ces débuts de l’olympisme équestre ainsi que des éléments marquants avec en point de mire notamment le Colloque du jeudi 1er août 2024 sur la culture olympique : l’histoire et les enjeux des sports équestres. Il aura lieu dans le Château de Versailles, organisé conjointement par la Bibliothèque mondiale du Cheval et la Mission française pour la culture équestre.
L’Olympisme une philosophie de vie.
L’Olympisme ne se limite pas à une série de joutes sportives ou à une collection de médailles. S’adressant à tous, bien au-delà des Jeux, il s’inscrit dans un principe, une philosophie de vie, un esprit. Son ambition ? Bâtir un monde meilleur en améliorant les relations entre les hommes et leurs conditions de vie. Pour y parvenir, cet esprit s’appuie sur trois valeurs cardinales : l’excellence, la solidarité et le respect.
L’excellence qui, en toutes circonstances impose de sans cesse progresser et s’améliorer.
La solidarité qui, quels que soient les défis, implique d’accepter les différences et de s’adapter à la diversité. Le respect qui, aujourd’hui plus qu’hier, réclame une éthique irréprochable au regard de son propre corps, des règlements ou de l’environnement.
Les Jeux se suivent, les champions se succèdent, mais l’esprit olympique toujours demeure : vivons-le ensemble !
« L’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu ».
Pierre de Coubertin
Le Baron Pierre de Coubertin est le fondateur des Jeux Olympiques modernes.
Inspiré par des Jeux de l’Antiquité qui avaient lieu à Olympie, en Grèce. Réunis à Paris, des délégués de douze pays votent unanimement leur soutien à la proposition de Coubertin de faire revivre les Jeux olympiques. Déjà, aux 18 et 19e siècles, diverses tentatives avaient été initiées pour restaurer une forme de « JO », dont une en Angleterre qui a fortement inspiré Coubertin.
Les premiers jeux modernes ont lieu en 1896 à Athènes, puis à Paris en 1900 et 1924, avant de faire le tour du monde. Le 24 juillet 1908, Coubertin prononce son discours sur les valeurs de l’idéal olympique, avec cette fameuse phrase : « l’important, c’est de participer ». (En savoir +)
Une Olympie moderne est un projet qui fut publié dans la Revue olympique de Ces articles montrent bien les réflexions intenses qui ont précédé les choix du Comité olympique. Sont abordés successivement : -le cadre, l’administration, -les qualifiés, -le programme des jeux, -les spectateurs, -les cérémonies. (En savoir +)
L’équitation sera finalement présente aux Jeux olympiques après l’essai infructueux des Jeux d’Athènes 1896. En effet huis sports étaient prévus : Sports athlétiques ; Gymnastique ; Escrime et lutte ; Tir ; Sports nautiques ; Vélocipédie ; Equitation ; Jeux athlétiques. Pour l’Equitation, en dépit d’un règlement succinct il n’y eut aucune candidature (pdf). Il faudra attendre les Jeux de Paris en 1900 (pdf) pour que l’équitation devienne une discipline olympique. L’équitation qui ne sera pas présente ni à Saint Louis 1904 (lors de l’Exposition universelle), mais à la V° olympiade a lieu à Stockholm (pdf), en 1912, le projet de Berlin 1916 ne peut voir le jour, pas de chevaux aux VII° à Anvers en 1920, mais ils seront très présents aux VIII° JO de Paris en 1924, puis lors de la IX° olympiade en 1928, à Amsterdam.
Les JO de Paris en 1900 voient les débuts de l’équitation dans l’olympisme. Ces JO témoignent des hésitations sur le choix initial des disciplines de sport hippique. A Paris, il y a des épreuves d’obstacles : sauts en largeur, sauts en hauteur, concours d’attelages, Voltige, Polo hippique. L’organisation de l’ensemble ce ces compétitions sont déléguées officiellement au comité de la Société hippique française. Ces Jeux de Paris sont particulièrement intéressants sur ce point. Ce qui est certain c’est que l’équitation soit devenue une discipline olympique bien avant la création en 1921 de Fédérations équestres.
Le rétablissement des Jeux Olympiques décidé dans la soirée du mardi 1er aout 1893, à Paris aura donc eu pour effet, après plusieurs années, la création de Fédérations nationales et permettre à la Fédération Equestre Internationale de se constituer en novembre 1921, à Lausanne. Voir D’Olympie aux Jeux moderne D’Olympie aux Jeux moderne : historique des jeux olympique de l’antiquité à la restauration des Jeux au XIXème siècle, à Paris ; ainsi que le fonctionnement du Comité international olympique moderne. Pour l’équitation ce sont trois disciplines équestres qui seront alors retenues : le Dressage, le Saut d’obstacles et le Concours complet.
A noter ici, pour la discipline du Dressage, la rédaction d’un règlement de dressage détaillé en 1929, et d’un Grand prix de Dressage, unique épreuve olympique. La parution de ce premier règlement FEI de Dressage, un an après les IX° JO d’Amsterdam de 1928, sera applicable aux X° JO de 1932, à Los Angeles. Témoignage du colonel Lesage : Les mémoire d’un champion olympique Lien
Parmi les évolutions majeures il faut noter la première participation des femmes en 1956 pour les XVI° Jeux olympiques de Melbourne (qui ont lieu en fait à Stockholm en raison de l’interdiction sanitaire de Melbourne). Lors de ces JO les épreuves seront ouvertes, pour la première fois, aux Sous-officiers considérés jusque-là comme professionnels.
Pour la discipline du Dressage l’historique des JO en Dressage précise les nations ayant participé, ainsi que le nombre d’équipes, les dimensions du rectangle, le nombre de juges, la durée du Grand prix, .. L’apparition d’une reprise de « rappel » (entre 1956 et 1968) qui deviendra le Grand prix spécial (GPS) comptant pour le classement individuel à partir de 1976, lors des JO de Montréal, où le Grand prix spécial GPS se fait pour les 12 meilleurs. Enfin ce sont les reprises libres qui font leur apparition, à partir de 1996 lors des JO d’Atlanta.
Parmi les changements majeurs en Dressage, les évolutions lors des JO, rectangle, le nombre et la place des lettres, ainsi que des textes des reprises avant et après la création des Fédération en 1921. Le nombre et la place des juges a également évolué Cet aspect historique a été présenté lors du colloque de Versailles : « Sports équestres, Jeux et enjeux » dans l’intervention « Le Dressage aux Jeux olympiques. Les évolutions de ses origines à aujourd’hui. Rôle du général Decarpentry ». Y sont abordés successivement :
-L’origine et les premiers JO ; -Le développement 1950-1996 ; -L’essor des Jeux modernes ; – Perspectives et enjeux ; -Questions-échanges.
Lien vers l’intervention : https://youtu.be/4la_OMnERFk?si=cyCconVx6wwJzd-3 (durée 50 minutes)
Le Livre du centenaire de la Fédération française d’équitation rappelle l’histoire de ces débuts qui vont marquer la culture équestre et donner un nouvel élan à l’équitation. Notons que L’esprit olympique en France fait l’objet d’un classement au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, il est déjà inscrit à l’inventaire en vue d’une inscription au patrimoine mondial.
Notons que L’esprit olympique en France a été inscrit à l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel français en 2019, en vue de son inscription par l’UNESCO au patrimoine mondial, projet soutenu également par la Grèce.